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Yvan Rheault

La vue intérieure 
Poésie composée par une jeune aveugle 
Que le monde est aveugle, ô mère, 
De croire qu’ici-bas, il n’est d’autre lumière 
Que la lumière du soleil! 
Appuyée à ton bras, quand je vais par la rue 
J’entends que l’on s’arrête et, d’une voix émue, 
On se dit: « Pauvre enfant! Quelle nuit sans réveil! 
Pauvres yeux pour jamais fermés à la lumière, 
A la lumière du soleil ». 

Ils ne savent donc pas, mère, que Christ m’éclaire, 
Que Christ est mon soleil et que, dans sa lumière, 
Pour moi rayonne un jour qui n’aura pas de fin! 
Si mes yeux sont fermés, mon âme y voit: pour elle 
Luit déjà l’aurore éternelle 
Que suivra l’éternel matin. 
Aussi sans m’attrister, je les entends, ô mère, 
Se dire:  Pauvre enfant! Quelle nuit sans réveil! 
Pauvres yeux pour jamais fermés à la lumière, 
A la lumière du soleil ». 

Hélas! Ils ont des yeux pour regarder la terre 
Et le printemps vêtu de fleurs, 
Et le flot sur l’écueil se brisant en poussière, 
Et la nuée se changeant en couleurs! 
Ils n’en n’ont point pour voir Celui dont la Parole 
Fit éclore le monde et lui donna ses lois. 
Ils m’appellent aveugle! Eh bien! je me console, 
Car eux ils ne voient rien de tout ce que je vois. 
Pauvres aveugles! C’est eux qu’il faut plaindre, mère, 
C’est pour eux que la vie est la nuit sans réveil 
Puisqu’ils n’ont pas su voir, hélas! d’autre lumière, 
Que la lumière du soleil. 


 
 
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