Introduction
Est-ce que vous avez déjà
compté vos bénédictions? Pourquoi pas? Afin de comprendre
nos bénédictions sur ces trois terrains que sont le monde,
la terre et le ciel, il est important que nous comprenions le sens de ces
terrains différents. Nous nous trouvons dans ce monde, sans appartenir
au monde comme système gisant sous le jugement de Dieu. Nous vivons
sur la terre, où nous pouvons jouir des bénédictions
que Dieu nous donne, sans oublier que nos vraies bénédictions
chrétiennes appartiennent au ciel, où notre Seigneur Jésus
se trouve.
Comment pouvons-nous garder un bon
équilibre entre ces terrains différents où nous avons
des privilèges et des responsabilités qui nous sont donnés
de Dieu? Nous allons essayer de discuter de ces terrains différents,
ainsi que de la question de notre attitude en rapport avec ces bénédictions.
Ou bien, pour le dire d'une autre façon: quelle devrait être
notre attitude face à ces privilèges et responsabilités
à nous qui nous trouvons dans ce monde, qui vivons sur la terre
et qui sommes en route vers le ciel?
(1) LE MONDE - LES CHOSES MONDAINES
Commençons par " le monde
et les choses du monde ". Nous voyons tout de suite que la Parole de Dieu
nous indique trois façons différentes de voir le monde.
A. D'abord
dans le sens neutre: l'univers ou l'ensemble de l'humanité sur la
terre. Par exemple: la venue du Seigneur dans le monde, Jean 1:9; 1 Tim.
1:15. Voir aussi Matt. 4:8; 26:13; Marc 16:15; Jean 16:21; 1 Cor. 5:10b;
1 Tim. 6:7.
B.
Ensuite comme système corrompu par le péché, contrôlé
par Satan et sous le jugement de Dieu. Voir d'abord 1 Jean 2:15-17;
3:1,13; 4:4s; 5:4,19. Voir aussi: Jean 7:7; 8:23; 12:31; 14:17,27,30; 15:18s;
16:11,20,33; 17:14,16,25; 1 Cor. 2:12; 3:19; 11:32; 2 Cor. 7:10; Gal. 6:14;
Éph. 2:2; Col. 2:8,20; Jac. 1:27; 4:4; 2 Pi. 1:4; 2:20. Dans ce
contexte il y est toujours question d'un péché spécifique.
Des vêtements peuvent être mondains dans le cas où ils
provoquent des pensées pécheresses. Certaines habitudes peuvent
être mondaines, à cause des tentations auxquelles on s'expose.
Certains métiers doivent être évités, mais dans
beaucoup de cas notre occupation est une bénédiction et certainement
pas mondaine dans ce sens négatif.
C. Finalement,
en tant que place des bénédictions terrestres, le monde représente
l'ensemble des biens, des soucis et des soins; dans un sens neutre, 1 Jean
3:17; voir aussi Matt. 16:26 (sens négatif) et 1 Cor. 7:29-33 en
rapport avec les choses qui passent, mais qui nous occupent, pour celui
qui est marié plus que pour celui qui n'est pas marié. Les
choses du monde ne sont pas toujours mauvaises (cela dépend du contexte
et de l'usage). Les choses terrestres peuvent nous trop préoccuper
et dans ce sens-là c'est négatif, voir Phil. 3:18s; Col.
3:2s,5; Jac. 3:14s.
Dans 1 Cor. 7:33 l'expression "
les choses du monde " a presque la même s ignification que les choses
de la terre.
(2) LES CHOSES TERRESTRES - lire
1 Tim. 4:1-5
1)
La plus haute révélation (1 Tim. 3:16) nous donne l'intelligence
pour voir la création (déchue) selon les pensées de
Dieu et pour utiliser les bénédictions de la création
(nourriture, vie de couple, vie de famille) pour la gloire de Dieu et pour
notre profit.
2)
Dans Rom. 14 et 1 Cor. 8, Paul nous enseigne de supporter les frères
faibles (ascètes). Par contre, dans 1 Tim. 4 il condamne le faux
ascétisme, qui s'impose comme étant l'enseignement des démons.
3)
Tout ce que Dieu a créé est bon en soi et bon pour nous,
si nous l'utilisons avec Dieu et selon Dieu (le travail; la créativité;
la bonne musique; la pratique de sports pour vitaliser le corps; la nourriture,
inclusivement le vin; la sexualité dans le contexte du mariage,
etc.).
4)
Paul souligne la façon selon laquelle on doit jouir de ces bénédictions,
dans la bonne attitude (spirituelle):
a.
dans le contexte de la vérité révélée
et de la foi; la connaissance de Christ selon 1 Tim. 3:16 nous élève
quand même au-dessus du niveau terrestre.
b.
avec reconnaissance, avec gratitude et avec des actions de grâce,
tout en réalisant que ces bénédictions nous parviennent
de la main de Dieu.
c.
ces dons sont sanctifiés par la Parole de Dieu (qui nous donne l'autorisation
d'utiliser ces choses selon Dieu) et par la prière, par laquelle
nous exprimons notre reconnaissance et notre dépendance.
1 Timothée 6:17b-19
1)
Dieu nous donne tout (cf. 1 Tim. 4:4) pour en jouir. Voir aussi Ecclésiaste
2:24; 3:13; 5:17s.
2)
Nous pouvons utiliser nos bénédictions et possessions terrestres
pour en jouir. De plus, nous pouvons les utiliser pour en donner à
d'autres, pour apprendre à partager et à ne pas mettre notre
confiance dans les richesses. Que nous soyons contents de la nourriture
et du fait d'être vêtus (1 Tim. 6:6-10)!
3)
Dans les vs. 12 et 19 Paul nous montre que la vie éternelle dépasse
en valeur les bénédictions terrestres, utilisées d'une
façon spirituelle.
Donc, on peut jouir des choses terrestres
(pourvu que ce soit dans le bon contexte et dans une bonne attitude); on
peut aussi faire du bien à d'autres avec ces choses, mais tout cela
a une place temporaire et soumise à la vie éternelle.
Des administrateurs
Nous sommes ici comme des administrateurs
de ces choses terrestres que Dieu nous confiées pour un temps. Tout
Lui appartient; réalisant cela, nous utilisons ces choses pour sa
gloire, dans un monde où les droits du Dieu - Créateur -
Rédempteur sont
rejetés.
Dans Luc 16:9-12 nous trouvons les
contrastes suivants:
·
les richesses injustes (utilisées pour le Maître)
- les tabernacles éternels
·
ce qui est très petit
- ce qui est grand
·
les richesses injustes
- les vraies richesses en Christ
·
ce qui est à autrui (les choses de la terre; du Maître)
- ce qui est vôtre (les choses du ciel)
Nous sommes des administrateurs
(qui doivent être fidèles) dans les choses de la terre, les
bénédictions que Dieu nous a confiées, mais qui Lui
appartiennent (" ce qui est à autrui "). En contraste avec ces choses
nous possédons " ce qui est nôtre ", c-à-d. les choses
éternelles et spirituelles, la vraie vie, la vie éternelle.
Dans ce contexte nous pouvons mieux
comprendre que les passages de Colossiens 3 et Philippiens 3 ne condamnent
pas carrément les choses terrestres. Ils condamnent ces chrétiens
qui ne vivent que pour les choses terrestres, qui sont entièrement
préoccupés par ces choses. Ils ne pensent pas du tout à
leur vie cachée avec Christ en Dieu. Les choses terrestres ne sont
pas mauvaises, mais ce qui est faux, c'est d'être entièrement
" pris " par ces choses. Dans la vraie vie chrétienne, les choses
terrestres occupent une place importante, mais toujours soumise à
et contrôlée par la vraie vie.
Conclusions
Il y a une distinction claire et
nette entre les choses mondaines (en rapport avec ce monde comme système
de l'ennemi) et les choses terrestres (qui sont bonnes en elles-mêmes).
Par contre, nous comme chrétiens, nous pouvons utiliser les choses
terrestres d'une manière mondaine, soit dans les cas où ces
choses vont mettre de côté l'influence des choses éternelles
et célestes. En autres mots: celui qui ne pense qu'aux choses terrestres
et mondaines, mais aussi celui qui ne donne pas de temps à son épouse,
ne sont pas des frères spirituels.
Le frère qui ne vit que pour
et à cause de sa femme, est mondain. Celui qui ne fait pas son travail
comme il faut, ou qui utilise le temps de son patron pour lire la Bible,
n'est pas spirituel et il est dans un sens même mondain, parce qu'il
agit comme les gens du monde. Celui qui est entièrement pris par
son emploi au point de ne plus avoir du temps pour son épouse et
pour sa famille et encore moins de temps pour le Seigneur, celui-là
est mondain, parce qu'il ne pense qu'aux choses terrestres.
La musique est un don merveilleux
de Dieu dans sa bonne création (de laquelle nous pouvons jouir même
dans le contexte de nos réunions par les cantiques qu'on chante),
mais celui qui ne vit que pour la musique, même si c'est de la musique
" spirituelle ", ne pense qu'aux choses terrestres et ainsi il est mondain.
Pour finir notre discussion sur
ce point, je réfère à 1 Jean 2:15-17 et 3:17. Dans
le dernier passage les choses du monde sont vues comme des richesses terrestres
avec lesquelles on peut faire du bien à notre frère. Mais
dans le premier passage nous voyons comment les mêmes choses sont
considérées comme étant un grand danger pour le croyant.
Le danger est qu'il se mette à aimer ces choses (bonnes) du monde,
qu'elles commencent à occuper son cœur et ainsi qu'elles le détournent
dans ses affections pour le Seigneur. Elles deviennent la cause des convoitises
charnelles et de la fierté: c'est le point de départ de l'idolâtrie
(1 Jean 5:21).
Il y a donc une distinction entre
les choses mondaines et terrestres. Si nous ne veillons pas, il pourrait
nous arriver facilement de tomber d'un usage spirituel des choses terrestres
à un usage charnel et mondain. Dans le premier cas, nous servons
le Seigneur; dans le deuxième cas, nous nous servons nous-mêmes,
pour ne pas dire Satan. Que le Seigneur nous donne la grâce pour
que nous soyons en mesure de sonder nos cœurs.
(3) LES BÉNÉDICTIONS
CÉLESTES
Notre bourgeoisie est dans le ciel,
selon Philippiens 3:20. Notre vraie vie, nos droits, notre patrie, sont
dans les cieux. Comme Philippe était une colonie de Rome, représentant
la capitale de l'empire, ainsi les chrétiens représentent
le ciel sur la terre. Ce passage nous montre également que nous
sommes des citoyens du ciel il est vrai, mais nous demeurons encore sur
la terre. Par contre, Éph. 2:6 nous indique que Dieu nous a fait
asseoir dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Vivifiés
avec Christ, nous avons été unis à notre tête
(chef) dans les cieux (1:20). Ce qui est vrai pour Christ, est vrai pour
nous. En Christ nous sommes assis dans le ciel. Est-ce que nous en réalisons
les implications? Noblesse oblige!
Colossiens 3:1-4 nous enseigne que,
étant sur la terre, notre cœur est dirigé vers le ciel, parce
que Christ est là, notre vie est là (et en même temps
Il est notre vie en nous ici sur la terre). Nous sommes sur la terre, mais
nous appartenons au ciel, et cela doit se manifester dans notre vie sur
la terre.
Dans 1 Corinthiens 15:48 nous sommes
vus comme des êtres célestes (le v. 49 parle du futur, lorsque
nos corps seront changés ou ressuscités, pour être
rendus conformes au corps de gloire de notre Seigneur Jésus). Il
est important de voir que nous avons à faire avec un Père
céleste (Matt. 18:35), la Jérusalem céleste (Héb.
12:22), un royaume céleste (2 Tim. 4:18), un appel céleste
(Héb. 3:1), un don céleste (Héb. 6:4) et une patrie
céleste (Héb. 11:16).
L'expression " les choses célestes
" par exemple dans Jean 3:12 est identique (dans le texte grec) à
" les lieux CÉLESTES " dans l'épître aux Éphésiens.
Un concitoyen du ciel (Phil. 3:19), assis en Christ dans les lieux célestes
(Éph. 2:6), réalise que sa vraie vie consiste dans les choses
célestes (Jean 3:12) et il trouve sa joie dans la vie éternelle
dont il jouit.
1.
Les choses célestes ont un rapport avec la vie éternelle,
ce qui implique:
·
la vraie connaissance (avec le cœur) du Père et du Fils (Jean 17:3);
·
la gloire éternelle et céleste (Jean 4:36; 17:3);
·
la communion les uns avec les autres, ainsi qu'avec le Père et le
Fils (1 Jean 1:3);
·
une joie complète (1 Jean 1:4);
·
l'amour pour les frères (1 Jean 3:14s).
La vie éternelle est la vie
qui appartient à la maison du Père et qui est connue là;
en même temps elle est déjà notre part, et nous nous
trouvons ainsi déjà dans une atmosphère qui est caractérisée
par la communion vitale avec le Père et avec le Fils et ainsi les
uns avec les autres qui appartiennent à cette atmosphère
de vie, de lumière et d'amour.
2.
Les choses célestes sont les choses des lieux célestes (cf.
Éph. 1:3) et elles sont ainsi liées à Christ glorifié
à la droite de Dieu. Cela implique pour nous:
·
être saints et irréprochables devant Dieu en amour (Éph.
1:4);
·
avoir une relation de fils devant Dieu, selon son bon plaisir (Éph.
1:5);
·
être agréés dans le Bien-aimé (Éph. 1:6);
1.
avoir l'intelligence dans le conseil de Dieu à l'égard de
Christ glorifié (Éph. 1:9-10);
2.
être dans l'union avec le chef glorifié, l'Assemblée
étant son corps (Éph. 1:20-23).
3.
être assis en Lui dans les lieux célestes (Éph. 2:6);
4.
avoir par l'Esprit l'accès vers le Père (Éph. 2:18);
5.
être des gens de la maison de Dieu (Éph. 2:19).
La bénédiction spirituelle
dans les lieux célestes inclut chaque bénédiction
qui découle du Christ glorifié à la droite de Dieu,
ou bien qui est en rapport avec Lui dans la gloire.
La réalisation de notre position
céleste
Comment est-ce que nous pouvons
réaliser notre citoyenneté ou notre bourgeoisie céleste
dans nos circonstances terrestres?
Qu'est-ce que nos bénédictions
célestes signifient pratiquement pour notre vie sur la terre? Souvent
on entend dire que des fois on se trouve dans les lieux célestes,
pour ensuite se retrouver dans le désert de nos circonstances terrestres.
Il est vrai qu'on ne peut pas constamment être occupé de choses
célestes et en même temps faire face à nos responsabilités
de notre vie sur la terre. Par contre, nous sommes continuellement " dans
le désert " d'un côté et également, d'une façon
continuelle, assis en Christ dans les lieux CÉLESTES " dans le pays
", d'un autre côté. Il est juste de dire que l'on ne peut
pas être occupé consciemment des choses célestes ET
des choses terrestres en même temps, mais nous pouvons réaliser
continuellement notre bourgeoisie céleste dans nos circonstances
terrestres.
Dans la typologie de l'Ancien Testament
nous voyons que le peuple d'Israël était d'abord dans le désert
et ensuite dans le pays promis. Pour le chrétien d'aujourd'hui c'est
un peu différent. Nous continuons notre marche à travers
le désert, même si nous avons déjà pris possession
du pays céleste. En autres mots, même si nous jouissons des
bénédictions célestes en réalisant notre position
céleste, nous sommes encore sur la terre et nous expérimentons
les circonstances du désert. Comme de vrais chrétiens, selon
l'appel céleste, nous connaissons le pays céleste, et cette
possession du pays, cette jouissance et cette connaissance du pays céleste
ont un effet sur notre pèlerinage à travers le désert.
Un peu comme on le voit dans l'épître aux Philippiens: dans
le désert quant aux circonstances terrestres (Paul était
en prison, les Philippiens étaient persécutés), mais
avec le pays dans le cœur, ayant la joie de Christ.
Le chrétien, citoyen du ciel
sur la terre, ressemble à une araignée d'eau, qui peut vivre
en dessous de la surface de l'eau, parce qu'elle s'est enveloppée
d'un ballon d'air. Ainsi le chrétien s'enveloppe de la vie céleste,
de l'atmosphère du ciel, tout en vivant au milieu de ce monde, dans
cette scène d'ici-bas ou tout est si contraire et hostile aux choses
célestes. Il s'agit donc maintenant non seulement de la question
où notre cœur se trouve, dans quelle atmosphère l'on vit,
quelle sorte d'air nous respirons, mais il s'agit aussi de nos responsabilités
et de nos obligations sur la terre. Peut-être un autre exemple pourrait
nous aider. Imaginons l'ambassadeur du Canada aux Indes, où il vit,
travaille, voyage, etc. Il vit là dans un pays étranger comme
représentant de son pays à lui. Dans ses habitudes, ses façons
de faire, son style de vie, il faut qu'il montre qu'il représente
le Canada. Il renierait son pays, s'il vivait entièrement comme
les gens aux Indes. D'un autre côté, il vit aux Indes, pour
une raison spéciale: pour y représenter son pays. Voyez-vous
comment cette illustration s'applique à nous comme chrétiens
sur la terre et dans ce monde? Comme l'ambassadeur en pays étranger,
le chrétien s'adapte à la vie sur la terre, sans se conformer
à ce monde. Nous y vivons sans lui appartenir. Nous sommes dans
ce monde, sans être du monde, et cela doit se manifester dans notre
comportement sur la terre.
La connaissance pratique des choses
célestes
La première condition pour
fonctionner sur la terre comme un citoyen du ciel, est de connaître
les choses célestes. Ce n'est pas une connaissance intellectuelle,
mais la connaissance du cœur, dans une relation intime avec Dieu. Les mêmes
mots hébreu et grec pour " connaître " sont aussi utilisés
pour la relation de couple, en Gen. 4:1 et Matt. 1:25, tout cela, bien
entendu, dans le contexte de la communion avec Dieu. Dans Jean 17:3 le
Seigneur nous explique ce que la vie éternelle signifie: la connaissance
du Père et de son Fils notre Seigneur Jésus.
Dans 1 Jean 1:3 l'apôtre Jean
donne une interprétation de cette connaissance de la vie éternelle,
comme étant une communion avec le Père et le Fils et avec
ceux qui appartiennent à cette " famille " de Dieu. Connaître
les choses célestes implique une relation intime avec le Père
et le Fils et avec les enfants de Dieu, une vraie communion. Il est évident
que cette connaissance présuppose l'étude de la Parole de
Dieu, dans le sens qu'on le trouve dans le Ps. 27:4 par exemple. Il est
bien remarquable que David avait ce désir d'être tout le temps
dans la présence de Dieu, même s'il avait tant de responsabilités
sur la terre. Il ne voulait pas vivre comme un ermite ou un moine isolé,
non, David voulait que toute sa vie soit imprégnée par sa
connaissance du sanctuaire de Dieu, par sa communion avec Dieu. C'est une
belle illustration de notre position comme étant des citoyens du
ciel sur la terre. La " seule chose " que David recherchait, ne voulait
pas dire qu'il n'aimait pas ses responsabilités comme roi ou comme
époux ou comme père de famille, etc. Il faut que toutes choses
de la vie soient soumises a cette " seule chose " qui est nécessaire
(cf. Luc 10:38-42).
Dans Luc 18:18-25 le Seigneur ne
veut pas dire qu'il serait interdit pour un chrétien d'avoir des
possessions terrestres. Par contre, la jouissance de ces choses terrestres
doit être soumise à et contrôlée par la connaissance
et la jouissance de notre trésor dans les cieux!
Une vraie connaissance, dans le
sens biblique, implique nécessairement aussi une vraie jouissance.
Comme cela est le cas pour la relation de couple dans une vraie communion,
cela est le cas pour une communion spirituelle: il est impossible de connaître
le Seigneur dans le sens biblique, sans jouir de la communion avec Lui.
Ainsi une vraie connaissance des choses célestes implique aussi
la jouissance de ces choses, que notre cœur y soit pleinement.
Tout d'abord cela est une question
personnelle, dans la communion avec le Père et le Fils dans notre
chambre intérieure, mais aussi lorsque nous nous réunissons
avec les croyants. Il est frappant de voir dans l'Ancien Testament que
dans les occasions où le peuple de Dieu dans le désert rencontrait
Dieu à l'entrée de la tente d'assignation, il n'y avait qu'une
seule personne qui entrait en réalité dans le sanctuaire.
Ce n'étaient pas tous les sacrificateurs qui entraient, mais un
seul d'entre eux seulement.
Pour nous la chose est similaire.
Il est vrai que nous avons la communion les uns avec les autres, selon
1 Jean 1:3. Mais notre communion avec le Père et le Fils est une
chose très personnelle. Chacun de nous peut avoir des " expériences
" dans le sanctuaire, qui diffèrent de celles de nos compagnons.
Ainsi la communion dont David parle est une chose très personnelle,
même dans le contexte d'être réunis ensemble pour adorer.
Est-ce que l'adoration la plus merveilleuse n'est pas cette contemplation
dans le silence, où il n'y a pas de mots, mais où chacun
de nous parle individuellement à Dieu (1 Cor. 14:28b)?
Le nouvel homme
Nous avons mis l'emphase sur le
côté personnel et individuel dans la communion avec Dieu,
dans notre connaissance et jouissance des choses célestes. Est-ce
que cela veut dire que les ermites ont quand même; est-ce que nous
devrions éviter tout contact, sauf la communion avec Dieu? Pas du
monde, mais néanmoins dans le monde (Jean 17:11, 14-18): voilà
notre position. Dans l'épître aux Éphésiens,
l'apôtre Paul explique cette vérité d'une façon
bien remarquable. N'est ce pas une lettre d'un caractère céleste
par excellence? En même temps, cette lettre nous place sur nos deux
pieds sur la terre! La doctrine concernant notre position céleste
se traduit pour ainsi dire, se manifeste, dans notre vie de tous les jours.
Dans Éphésiens 4 (et
Col. 3) Paul nous enseigne que Dieu a introduit dans ce monde une race
toute nouvelle: les croyants sur la terre manifestant Christ dans le ciel.
Nous savons que Dieu nous a faits déjà maintenant une création
toute nouvelle (2Cor. 5:17; Gal. 6:15) et que les cieux et la terre auront
une part dans cette nouvelle création (Apoc. 21). Ce qui caractérise
notre position dans le monde, c'est que Dieu nous a placés dans
ce vieux monde, comme étant des " exemplaires " de la nouvelle création.
Ainsi nous sommes comme une nouvelle race, un nouveau type d'hommes, qui
rendent témoignage de la nouvelle création à ceux
qui les entourent et qui appartiennent à la vieille création
[1].
Dieu veut que le nouvel homme montre
ses qualités, ses vertus, sur le terrain où le vieil homme
se manifeste tout le temps. Le nouvel homme est donc placé sur le
domaine du vieil homme, quel défi! Dans Éph. 4 - 6 nous pouvons
voir comment la pensée de Dieu pour le nouvel homme se concrétise
sur le plan de trois sphères différentes:
(a) Dans le contexte de la famille
de Dieu, dans les relations fraternelles, la communauté de la foi.
Dans ce domaine nous avons tous en commun la nouvelle vie, le don de l'Esprit,
la communion avec le Père et le Fils, etc. Ce domaine est nouveau
depuis le jour de la pentecôte et unique, parce qu'il n'y a pas de
place pour ceux qui appartiennent à la vielle sorte d'hommes; le
vieil homme n'y est pas reconnu. Éph. 4:25 - 5:21; Col. 3:12-17.
(b) Dans le contexte de la communauté
où l'on habite, le domaine du mariage et de la famille, du foyer
chrétien (Éph. 5:22- 6:4; Col. 3:18-21), la communauté
de la vie terrestre. Ce domaine n'est pas nouveau, parce que c'est le domaine
du " premier homme " (1 Cor. 15:45-49), tout ce qui appartient à
la création avec ses ordonnances du début, comme le mariage
et la famille (Gen. 1 et 2), avant la chute. Il faut bien distinguer cela
du domaine du " vieil homme " qui a commencé lors de la chute de
l'homme, le domaine du pêché, de Satan et du monde. Aussi
longtemps que le croyant se trouve sur la terre, il aura à faire
avec le domaine du " premier homme ". Ainsi il peut, comme vêtu du
" nouvel homme ", réaliser les pensées de Dieu pour le mariage
et pour la famille, comme Dieu a institué tout cela au début.
Mais ces choses ne sont pas le vrai domaine du " second homme ": lorsque
nous porterons parfaitement l'image de l'Homme céleste, nous ne
serons plus impliqués dans les relations du mariage et de la vie
de famille.
( c) Dans le contexte de la communauté
où l'on travaille: le domaine des maîtres et des esclaves,
Éph. 6:5-9; Col. 3:22 - 4:1. Appliqué à notre situation
d'aujourd'hui, cela veut dire: le domaine des employeurs et des employés,
la communauté du travail. Mais littéralement il s'agit d'une
situation qui est caractéristique pour le " vieil homme " et qui
affecte aussi le domaine du " premier homme ". L'esclavage est en principe
la conséquence de la chute de l'homme; mais il y a aussi un rapport
avec les croyants, notamment avec ceux qui sont des maîtres ou des
esclaves tout en étant des croyants. Dans ce cas-là, il faut
qu'ils montrent dans ces deux domaines du vieil homme et du premier homme,
les caractéristiques du nouvel homme.
La " mission " du nouvel homme
La communauté chrétienne
est par définition une sphère céleste.
La communauté de la famille
est par définition une sphère terrestre, tandis que la communauté
du travail dans les relations entre maître et esclave, représente
une sphère mondaine. Aussi longtemps que le croyant, qui appartient
donc à cette nouvelle communauté de la foi, se trouve sur
le domaine du " premier homme ", il a aussi à faire avec les deux
autres communautés. Sur ces trois domaines, dans ces trois communautés,
il doit montrer comment le nouvel homme diffère entièrement
du vieil homme.
Pour le dire d'une façon
concrète, en rapport avec notre sujet:
(a) Aussi longtemps que la communauté
de la foi se trouve encore sur la terre, il y aura un défi très
spécial pour le nouvel homme. Le croyant doit veiller afin que rien
de ce monde, du vieil homme, pénètre dans cette communauté
de la foi, mais afin que le croyant puisse se montrer comme étant
un vrai habitant du ciel.
(b) Aussi longtemps que le croyant
se trouve sur la terre, il doit faire face à ses responsabilités
en rapport avec les ordonnances de Dieu depuis la création, comme
le mariage et la famille. En ce domaine il a le privilège de montrer
comment un vrai habitant du ciel se comporte dans ces relations terrestres.
Lorsque nous serons au ciel, nous n'aurons plus à faire avec ces
responsabilités terrestres, mais aussi longtemps que le croyant
va rester sur la terre, il doit y montrer les pensées de Dieu en
rapport avec ce domaine de la communauté de la vie terrestre.
(c) Mais aussi longtemps que le
croyant reste sur la terre, il aura à y faire face aux conséquences
du péché et ainsi aux institutions pécheresses et
mondaines, comme l'esclavage.
Il doit se tenir aussi loin de ces
institutions que possible, mais comme esclave, par exemple, on ne peut
pas éviter d'être soumis à des principes mondains.
Dans le contexte de la société des jours de Paul, un chrétien
ne pouvait pas dire à son chef: " Comme chrétien, je ne suis
pas d'accord avec le principe de l'esclavage, donc, mettez-moi en liberté,
s.v.p. " Ainsi encore aujourd'hui, en transposant dans le contexte de notre
société contemporaine, le chrétien doit accepter bien
des choses sur ce terrain du travail. L'esclave devait se soumettre, et
là il avait une occasion spéciale pour montrer qu'il appartenait
au ciel (voir par exemple Tite 2:10b). Le même principe s'applique
encore aujourd'hui.
Selon 1 Corinthiens 7:21 l'esclave
a la possibilité de se libérer, lorsque le Seigneur donne
les moyens pour le faire.
Généralement parlant
il est plus facile de se comporter comme habitant du ciel dans le domaine
de la foi, dans la communauté chrétienne, que dans le domaine
des relations terrestres. Surtout lorsqu'il s'agit d'un couple chrétien
ou d'une famille chrétienne, nous pouvons comprendre qu'il est plus
facile de se comporter là comme chrétien, quoique ce soit
un terrain terrestre, que de faire face aux responsabilités de la
communauté du travail, où l'on doit montrer notre identité
céleste envers des employeurs ou des employés incroyants.
Ainsi:
(a) Dans la communauté chrétienne
on a à faire avec des citoyens du ciel, avec des gens avec qui on
passera l'éternité au ciel; des frères et sœurs qui
ont déjà maintenant la même position céleste,
ainsi que les mêmes bénédictions célestes ensemble
avec nous. Quelles différences il y a donc entre ce que nous sommes
maintenant et ce que nous serons bientôt! (1) La chair ne jouera
aucun rôle, lorsque nous serons avec le Seigneur; (2) les limitations
du corps physique comme nous l'avons maintenant sur la terre, ne seront
plus là pour empêcher ou pour limiter la communion fraternelle;
(3) plusieurs expressions de communion comme nous les avons aujourd'hui,
comme les réunions, les conférences, les visites, n'existeront
plus comme telles. Surtout dans les épîtres aux Éphésiens
et aux Colossiens, l'apôtre Paul démontre clairement que c'est
notre chair qui est une des principales causes du fait que notre comportement
comme citoyens du ciel n'est pas toujours d'un caractère céleste.
(b) Dans le domaine de la communauté
de la vie terrestre, il est souvent assez facile de se comporter comme
citoyens du ciel, vu le fait que l'on a en général un conjoint
chrétien ou bien que l'on fait partie d'une famille chrétienne.
Ainsi un vrai foyer chrétien peut fonctionner dans la pratique comme
étant une petite portion du ciel sur la terre. Malgré cet
avantage, nous avons là aussi les limitations de la chair et du
corps physique (comme aussi sous le point a), mais encore d'une manière
plus forte, nous y avons les restrictions et les empêchements de
toute sorte de formes terrestres, que nous ne connaîtrons plus au
ciel dans l'éternité. Il est évident qu'il ne sera
plus
question de mariage et de foyer chrétien au ciel, tandis que la
communauté de la foi (l'assemblée du Dieu vivant) continuera
pour toute l'éternité.
Mais nous devons aussi dans le mariage
nous comporter comme étant des citoyens du ciel. Bien que cela soit
difficile à comprendre et encore plus difficile à réaliser
pratiquement, dans la vie de couple nous devons aussi montrer l'attitude
qui convient aux citoyens du ciel, c-à-d. que notre communion physique
doit être soumise à la communion spirituelle que les partenaires
ont en commun dans le Seigneur. En d'autres mots: la jouissance des bénédictions
terrestres est dirigée ou contrôlée par la jouissance
de la bénédiction céleste. Dans la lumière
de ce que nous avons déjà vu, il nous semble que cette remarque
devient significative maintenant.
( c) Dans la communauté du
travail, souvent au milieu d'employeurs ou d'employés incrédules,
il est plus difficile de nous comporter comme citoyens du ciel. A part
le fait que nous avons là aussi les restrictions causées
par le corps physique et les problèmes de la chair, nous avons surtout
à faire face à la chair qui opère dans les autres
envers nous. Pour les citoyens du ciel il y a sur ce domaine de grandes
tensions, non pas seulement en rapport avec la terre, mais aussi en rapport
avec le monde. Sur ce terrain du travail, les deux " mondes " se manifestent
clairement.
Il est remarquable que l'apôtre
Paul ne parle de ce terrain que d'une façon globale. Le texte d'Éph.
6 et de Col. 3 & 4 qui traite de la communauté du travail, est
très court comparé avec les autres passages. La communauté
de la foi et de la vie chrétienne est présentée dans
des passages qui sont beaucoup plus longs, quoique les exhortations soient
là " mélangées " avec d'autres remarques. Nous penserions
qu'il serait plus facile de se comporter comme un vrai chrétien
dans le domaine de la communauté de la foi, que dans les autres
domaines. Mais nous avons besoin d'être bien instruits sur ce terrain,
parce que c'est là où notre témoignage comme citoyens
du ciel doit se montrer d'abord (Éph. 4:1-6).
Conclusion et résumé
Sans vouloir parler trop de la chair,
nous devons comprendre que le chrétien " céleste " doit pratiquement
être identifié avec Christ. Il a appris:
1.
que dans sa chair il n'y a rien de bon et que la chair ne peut plaire à
Dieu (Rom. 7:18; 8:8), que la chair ne profite de rien (Jean 6:63).
2.
que Dieu a jugé et condamné le péché dans la
chair (dans le corps de Christ à la croix), Rom. 6:6; 8:3.
3.
que Dieu ne s'attend pas à ce que la chair puisse encore un jour
produire quelque chose de bon; ainsi le chrétien ne doit avoir aucune
confiance dans la chair (Phil. 3:3).
4.
qu'en lui-même il ne trouve aucune force, mais que seulement l'Esprit
Saint qui habite en lui, peut et veut donner la force pour plaire à
Dieu (Gal. 5:16s, 25; Rom. 8:4-8).
5.
à condamner tout de suite les fruits de la chair, par le jugement
de soi-même et par la confession avec repentance. Si la chair est
placée dans la mort, il est nécessaire d'y mettre les fruits
ou les produits de la chair (Col. 3:5; Rom.8:13).
Ainsi le croyant peut être
un chrétien " céleste " et spirituel, avec une attitude spirituelle
à l'égard de ces trois terrains différents que nous
avons considérés.
Il est ainsi possible d'être
charnel ou spirituel soit en rapport avec les choses du monde, soit à
l'égard des choses terrestres ou soit en ce que concerne les choses
célestes. Être spirituel veut dire être un chrétien
qui a une attitude selon Dieu et qui est dirigé par l'Esprit Saint
(spirituel: 1 Cor. 2:14 - 3:1; 14:37; Gal 6:1; dirigé par l'Esprit,
voir Rom. 8:14; Gal 5:18). Par contre, un chrétien " charnel " est
dirigé par la chair (Gal. 5).
Ayant dit cela nous pouvons résumer
notre étude comme suit:
·
Un chrétien qui trouve sa joie dans les choses mondaines, est charnel
par définition (et certainement qu'il n'est pas spirituel), puisque
les choses mondaines (du monde comme système méchant) sont
toujours en rapport avec le péché, la chair et Satan; voir
ci-dessus.
·
Un chrétien qui trouve sa joie dans les choses terrestres, n'est
pas nécessairement charnel.
·
Un chrétien qui trouve sa joie dans les choses célestes,
n'est pas nécessairement un chrétien spirituel ou céleste.
Il importe que l'on saisisse vraiment
les points b et c. Le chrétien qui trouve sa joie dans les choses
terrestres n'est pas charnel pourvu:
(1) qu'il reçoive
ces bénédictions terrestres de la main de Dieu, avec une
bonne conscience et avec gratitude, dans la communion avec son Dieu;
(2) qu'il utilise ces
choses terrestres avec fidélité, dans l'obéissance
à la Parole (par exemple en rapport avec la vie de couple et la
vie d'une famille chrétienne);
(3) qu'il puisse garder
le bon équilibre entre le choses terrestres et les choses célestes.
L'autre côté de la
médaille: quand est il est charnel qu'un chrétien trouve
sa joie dans les choses célestes? Lorsqu'il:
(1) n'y trouve pas de
joie réellement spirituelle qui l'élève vers Dieu
dans une vraie communion, dans la louange et l'adoration;
(2) trouve une joie
charnelle dans sa connaissance des choses célestes, par exemple
en se glorifiant dans tout ce qu'il sait; ou bien qu'il y trouve des raisons
ou des principes pour justifier son légalisme;
(3) néglige ses
obligations terrestres; par exemple soit à l'égard de son
épouse ou de ses enfants, soit envers son travail quotidien.
Ainsi on peut être spirituel
dans les choses terrestres, ou bien on peut être charnel dans les
choses célestes. Combien le cœur de l'homme est trompeur et incurable!
Que le Seigneur nous donne la grâce pour mettre en pratique ses pensées
et que dans notre vie de la foi nous puissions:
·
nous tenir loin des choses mondaines,
·
être spirituel dans les choses terrestres, et
·
être spirituel dans les choses célestes.
Pour la gloire de son nom!
P.-S. CET ARTICLE A ENCORE BESOIN
D'UNE RÉVISION. VOS SUGGESTIONS SERONT APPRÉCIÉES.
Cet article est distribué
gratuitement et peut être reproduit sans modification pour la distribution
gratuite. On peut se procurer un autre exemplaire de cette étude
ou une liste de traités et d'études, en communiquant avec
l'auteur à l'adresse suivante :
" LES SAINTES ÉCRITURES "
C. P. 677, Hawkesbury (Ontario)
K6A 3C8 CANADA
Courriel
:
albouter@hawk.igs.net
Internet :
www.hawk.igs.net/~albouter/
(c) Alfred E. Bouter 2000
(Imprimé le 25 février
2001)
[1] À distinguer de la première
création, qui elle aussi, brillera pour la gloire de Dieu, pendant
le règne millénaire du Seigneur; même là nous
serons un témoignage de la nouvelle création.
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