LA CONSÉCRATION

 

Cette nuit - 27 octobre 1999 - il m'est venu à la pensée le verset de Ex.32:29 "Consacrez-vous aujourd'hui à l'Éternel". Je me suis mis alors à réfléchir à ce que cela pouvait signifier pour ma propre vie, je me suis souvenu de Ro.12:1 Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. 

J'y ai vu une exhortation de l'Esprit à consacrer mon corps entier avec tous ses sens à l'Éternel.

Dans Ro.12:2 Paul précise comment procéder à notre consécration: "Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l'intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. 

Comment pouvons-nous consacrer concrètement notre corps à l'Éternel?

Comment pouvons-nous consacrer à Dieu nos yeux, nos mains, notre langue, nos oreilles, etc.? 

Comment peut-on considérer cela, qu'en pensez-vous?

Qu'est-ce qui démontre que notre corps n'est pas consacré à Dieu? voir, par exemple, Ro.3:13, Ja.3, Job.31

La Parole de Dieu nous dit aussi que des choses peuvent être consacrées à Dieu; dans ce qui nous appartient, qu'est-ce que l'Esprit pourrait nous encourager à consacrer à Dieu?
 

Qu'est-ce que cela changerait si nous consacrions la télévision, l'ordinateur, le téléphone, les journaux et revues au Seigneur? Serait-ce la volonté bonne, agréable et parfaite de Dieu d'agir ainsi?
 

Ensuite je suis allé voir le contexte du verset qui m'était venu à la pensée et j'ai été surpris, cela m'a posé d'autres interrogations; 
 

Ex.32:28 Les enfants de Lévi firent ce qu'ordonnait Moïse; et environ trois mille hommes parmi le peuple périrent en cette journée. 29 Moïse dit: Consacrez-vous aujourd'hui à l'Éternel, même en sacrifiant votre fils et votre frère, afin qu'il vous accorde aujourd'hui une bénédiction. 30 Le lendemain, Moïse dit au peuple: Vous avez commis un grand péché. Je vais maintenant monter vers l'Éternel: j'obtiendrai peut-être le pardon de votre péché.
 

Comment appliquer cela pour nos vies?
 

Le prix de notre consécration peut être donc très élevé, il se peut que certaines relations, certaines mauvaises habitudes qui nous sont très chères doivent être sacrifiées

Leanne Payne en donne un exemple dans un de ses livres:

"Matthew avait besoin d'une prière pour la délivrance de la convoitise. Ceci a chassé un esprit impur (la convoitise sexuelle) qui avait profité du fait que son âme avait un besoin de guérison pour ajouter un lien additionnel de convoitise en lui. Comme toujours dans le cas d'une convoitise, Matthew devait choisir de ne jamais permettre l'admission de cette convoitise, avec sa vie de fantasme, dans sa pensée une autre fois.

Il est parfaitement étonnant de voir combien il est fréquent, même dans les pires cas de détresse psychologique, que le souffrant trouve difficile de faire ce choix.

Une habitude de convoitise, avec sa vie de fantasme, menace non seulement la vie spirituelle du chrétien, mais aussi sa vraie imagination. Matthew a choisi la joie au lieu de la convoitise."
 

Comme un frère me l'a partagé, la capacité de pouvoir se consacrer vient de Dieu, lui seul produit en nous le vouloir et le faire et c'est en réponse à l'action de l'Esprit en nous que nous éprouvons le désir de nous consacrer tout entier au Seigneur et que nous pouvons le faire tant que nous gardons humblement les yeux fixés sur Jésus. 

Dans Ro.12:1-2 Paul nous rappelle que tel est la volonté de l'Esprit en nous et nous encourage à nous y engager pour la gloire de Dieu et pour notre plus grand bien. Ce frère disait: "On éprouve un bien-être indicible quand on se sent dans la volonté de Dieu". La paix, la joie, l'amour, inaccessibles et inconnus de ce monde, nous sont communiqués alors pleinement par le St-Esprit, Ga.5:22, Ep.5:18. 

J'ai été stimulé par un partage à aller voir dans l'hébreu pour vérifier l'original le
sens du verbe "consacrez" puisque les versions qu'il a consultées avaient
choisi d'autres mots en français. Ceci a été un exercice qui m'a édifié et
je vous en partage les fruits:

Le verbe hébreu traduit par "consacrez" dans Ex.32:29 est mala. Dans la
version Louis Segond ce verbe est aussi traduit par: remplir, être plein,
pleinement, regorger, garnir, accomplir, achever, s'écouler, être employé,
assouvi, enchâsser, s'armer, CONSACRER, compléter, déborder

Exode 32:29 Moïse dit: Consacrez-vous (mala) aujourd'hui à l'Eternel, même
en sacrifiant votre fils et votre frère, afin qu'il vous accorde aujourd'hui
une bénédiction.

Cf. Exode 28:41  Tu en revêtiras Aaron, ton frère, et ses fils avec lui. Tu
les oindras, tu les consacreras (mala), tu les sanctifieras, et ils seront à
mon service dans le sacerdoce.

Il est significatif de constater que le verbe traduit par consacrer signifie
aussi remplir:

Exode 35:31  Il l'a rempli (mala) de l'Esprit de Dieu, de sagesse,
d'intelligence, et de savoir pour toutes sortes d'ouvrages.

La consécration est le fruit de l'oeuvre du Saint-Esprit en nous, c'est Lui
qui nous consacre à Dieu, qui nous sanctifie, qui nous remplit de la
plénitude du Dieu trois fois saint.

L'onction (image de l'Esprit répandu) aussi est associée à la consécration

Lévitique 16:32  L'expiation sera faite par le sacrificateur qui a reçu
l'onction et qui a été consacré (mala) pour succéder à son père dans le
sacerdoce; il se revêtira des vêtements de lin, des vêtements sacrés.

J'ai lu un passage des Écritures qui illustre bien, selon moi, ce qu'est la
consécration.

Ro.6:19 De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à
l'impureté et à l'iniquité, pour arriver à l'iniquité, ainsi maintenant
livrez vos membres comme esclaves à la justice, POUR ARRIVER À LA SAINTETÉ.

Enfin, le verbe hébreu mala a aussi le sens d'accomplir, d'achever,
2Ch.36:21, j'y vois l'image du disciple de Jésus accompli à l'image de son
maître, Luc 6:40, par ses pensées, ses paroles et ses actions inspirées de
l'Esprit-Saint.

Nombres 14:24  Et parce que mon serviteur Caleb a été animé d'un autre
esprit, et qu'il a pleinement (mala) suivi ma voie,

J'y trouve dans ce passage un encouragement personnel à suivre pleinement la
Voie, la Vérité et la Vie qui mène au Père, animé de l'Esprit
sanctificateur,

Que la paix de Dieu par le Saint-Esprit repose sur vous tous.

 


 
J'ai lu cette pensée qui illustre bien la consécration de celui qui laisse Jésus prendre toute la place:
 
Thérèse de Lisieux, comme Paul (Ph 3, 7-14), comprend la vie chrétienne comme une course. Courir, parce qu’on aime avec passion Celui qui à la fois accompagne la course et en est le but. Et pour courir vite, il faut être léger : c’est l’invitation à certains détachements que Jésus nous fait entendre. Pour un amour plus beau, plus grand.Pour gagner le Christ, il faut élaguer ce qui encombre notre vie, notre cœur surtout. Mais ce n’est que le premier pas. Le cœur doit se donner et pour cela, entrer dans la lutte avec détermination, avec folie !
 
    " Jésus ! Que je ne cherche et ne trouve jamais que toi seul, que les créatures ne soient rien pour moi et que je ne sois rien pour elles mais toi Jésus sois tout !... Que les choses de la terre ne puissent jamais troubler mon âme que rien ne trouble ma paix, Jésus je ne te demande que la paix, et aussi l'amour, l'amour infini sans limite autre que toi, l'amour qui ne soit plus moi mais toi mon Jésus. " 

 
Alfred de Riebaux

La course au bonheur

Quelle peine ne se donnent pas les êtres animés, privés de raison, pour garder la vie, éviter ce qui leur est nocif, satisfaire leurs appétits. Une fois qu'ils les ont satisfaits, ils sont en repos, n'ayant plus rien à désirer. Privés de raison et de connaissance, ils sont incapables de désirer ce qui dépasse le monde des sens.

Toi seule, âme raisonnable, tu as le privilège de pouvoir te dégager du sensible et de tendre vers des choses plus hautes. Tu n'assouviras cependant cet appétit qu'en atteignant ce qu'il y a de plus haut et de meilleur. Cherche donc ce qui ne peut être dépassé, car ce qui reste en deçà, tout noble et agréable qu'il paraisse, te laissera malheureux. Tu seras malheureux parce qu'insatisfait ; insatisfait parce qu'il te restera toujours quelque chose à désirer : il restera toujours le bonheur lui-même auquel tend l'âme raisonnable sous l'action d'une force inscrite dans sa nature.

Tout homme veut être heureux, c'est le témoignage de la conscience universelle. Cette volonté ne peut être niée. La créature raisonnable n'aura donc de repos qu'elle n'ait trouvé le bonheur. Lamentable aveuglement de l'homme : aspirant de tout son cour au bonheur, il ne fait rien pour l'atteindre, mais, tout au contraire, il se lance éperdument vers ce qui ne fera qu'accroître son malheur. Il n'agit ainsi, à mon avis, que parce qu'il se laisse séduire par une image trompeuse du bonheur et effrayer par l'aspect de la souffrance. Tout le monde considère la pauvreté, le chagrin, la faim et la soif comme des maux. Ce sont eux pourtant qui nous obtiennent le bonheur éternel et nous préservent du vrai malheur. ( Mt., 5 ; Lc., 6). La pauvreté s'acquiert des richesses qui demeurent, le chagrin se change en joie et la faim en satiété éternelle. Mais le bonheur n'est-il pas l'abondance, la joie, la plénitude? L'homme livré à ses caprices se laisse tromper par le mirage du plaisir, sa fausse joie s'évanouit avec l'assouvissement de son désir et il ignorera toujours le bonheur que trouve le saint dans ses épreuves et son espérance. Par peur d'un malheur apparent, il se jette dans des plaisirs illusoires qui vont le rendre vraiment malheureux. Il est semblable à un malade qui veut guérir, mais qui, à cause d'une douleur passagère, refuse de se laisser amputer un membre ou cautériser une plaie. Il préfère une douce onction d'huile. Or, dans son cas, ce traitement agréable ne fait qu'aggraver son état. Il ne guérirait qu'en consentant à ce qu'on le brûle ou l'opère.

Telle est la misère de l'homme. Il se trompe : il prend pour le bonheur ce qui ne l'est pas. La fascination des choses présentes et leurs joies illusoires se jouent de lui. Il court de lui-même vers son malheur tout en continuant d'être tourmenté par sa soif de bonheur. Il tourne ainsi misérablement dans un cercle vicieux sans pouvoir trouver de repos.

L'âme raisonnable n'a que Dieu au-dessus d'elle, elle est égale aux anges et tout le reste lui est inférieur. Dès lors, n'est-ce pas folie pour l'âme de se détourner de ce qui est meilleur qu'elle et de chercher son repos en ce qui lui est inférieur.

Merveilleuse créature à quoi t'es-tu abaissée, alors que tu n'avais que le créateur au-dessus de toi? Tu aimes cette terre, mais tu es plus grande qu'elle. Tu admires le soleil, mais tu es toi-même plus brillante que le soleil. Pourquoi tant de philosophie sur la localisation et le mouvement du ciel, quand tu es plus sublime que le ciel? Tu cherches les causes de créatures, mais n'est-tu pas toi-même plus mystérieuse? En doutes-tu, alors que tu juges de toutes ces choses et qu'elles ne peuvent en faire autant à ton égard. Étudie tout cela si tu veux, mais ne te laisse pas séduire et même ne te passionne pas pour ces études. Aime plutôt celui qui t'a mis à la tête de cet univers et ne t'y a pas soumise. L'univers ne t'es pas soumis pour que tu t'en trouves plus heureuse, mais Dieu a voulu être celui qui te donnerait cet honneur, pour qu'en lui tu reconnaisse celui qui fera ton bonheur. Pourquoi t'attacher à des beautés éphémères, quand ta beauté à toi, ni la vieillesse, ni la maladie, ni la mort même ne peuvent la flétrir? Ce que tu cherches, continue à le chercher, mais ailleurs. Cherche ce qui peut combler ton désir et tu trouveras le repos.
 
 


 

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