Il y a quelques années, lors
d'un voyage d'affaire, j'ai visité une église qui n'était
pas très loin de mon hôtel. Étant arrivé
un peu en avance, j'ai reçu un accueil chaleureux de la part du
pasteur.
Malheureusement, le culte était
différent de ce à quoi j'étais habitué.
La musique n'était pas à mon goût, et je n'étais
pas familier avec l'ordre dans lequel le service se déroulait.
Je me suis demandé pourquoi les gens faisaient le culte de cette
manière. Ça ne menait pas du tout à l'adoration.
Je regrettais de ne pas avoir demandé à quelques personnes
de me diriger vers une bonne église ce matin là. J'étais
content qu'ils ne servent pas la table du Seigneur ce matin-là.
J'étais vraiment attiré
par le pasteur, ce qui ne faisait qu'augmenter mon désir de l'aider
avec ses cultes d'adoration. Comme je le croisais à la sortie,
il m'a donné la chance que j'attendais.
"Bob, je suis content que tu sois
venu louer Dieu avec nous," dit-il. "J'espère que ça
t'a fait aussi plaisir d'être ici que ça nous a fait plaisir
de t'avoir avec nous!"
"Votre sermon était excellent,"
lui répondis-je. "Je n'avais jamais vu cette application de
ces versets. Ça va très certainement m'aider dans au
moins deux de mes relations."
Je baissai la voix un peu pour dire,
"Mais je dois dire que je ne suis pas aussi enchanté du reste du
service."
"Oh," répondit-il avec entrain,
"qu'est-ce que tu penses..." Mon coeur a sursauté. Il
m'ouvrait la porte pour que je lui dise ce que j'avais préparé
mentalement pendant le culte. Mais, quand il eut fini sa phrase,
j'ai réalisé qu'il avait dit "Qu'est-ce que tu penses que
le Seigneur n'a pas aimé?"
J'avais la gorge serrée.
Il voulait savoir ce que je pensais que le Seigneur n'avait pas aimé!
J'ai marmonné "Euh...j'imagine qu'il n'y avait rien que le Seigneur
n'a pas aimé. Je parlais seulement de moi, mais ce n'est pas
à propos de moi, n'est-ce pas?" Je lui ai ensuite tendu la
main. Il souriait en me regardant dans les yeux comme s'il pouvait
lire mes pensées.
"Ah oui," dit-il, "il y avait quelque
chose ce matin que Dieu n'a pas aimé." Je souris, soulagé.
"Et qu'est-ce que c'était?" lui demandai-je, m'attendant à
ce qu'il dise qu'il avait oublié sa meilleure blague, ou quelque
chose du genre. Mais il m'a seulement souri en disant, "Tu vas le
trouver." Ensuite, "Va-t-on te voir ce soir? J'espère que
oui." Après ces paroles, il s'est tourné vers la file
de personnes qui se tenaient derrière moi.
J'ai passé la journée
à chercher, repassant dans ma tête chaque petit détail
dont je pouvais me rappeler. Mais je n'ai pu trouver la moindre chose
qui aurait pu déplaire à Dieu. Les gens semblaient
sincères et contents d'adorer Dieu. Le bébé
qui pleurait n'aurait pas pu le déranger puisqu'il aime les petits
enfants. Certainement pas le toussage non plus. Pas même
la musique. Je ne l'aimais pas, mais le Seigneur...l'aimait peut-être.
De toute façon, le pasteur ne parlait certainement pas de la musique
puisqu'il l'avait probablement choisie lui-même.
J'ai été au culte
du soir, pas parce que je m'attendais à ce qu'il soit meilleur,
mais pour demander au pasteur ce qu'il voulait dire. Je lui ai dit
comment la question me troublait et, à la blague, je lui ai demandé
de m'éclairer. Ses yeux pétillaient lorsqu'il m'a dit
que je devrais prier là-dessus. Il m'a souri en répétant,
"Prie là-dessus. Le Seigneur va te le montrer."
J'ai prié ce soir-là.
Et le lendemain, j'ai pensé et repensé à tout ça
plusieurs fois. Rien. Comme je soupais seul au restaurant de
l'hôtel, j'ai de nouveau demandé au Seigneur de me montrer
ce qu'Il n'avait pas aimé dans le culte du dimanche matin.
Comme je prenais une gorgée
de café, Dieu a répondu à ma prière par une
illumination divine. La seule chose dans ce service qu'Il n'avait
pas aimé était mon attitude, ma critique, mon intérêt
pour ce que j'aimais plutôt que de m'intéresser, comme le
pasteur, à ce qui plaisait à Dieu, mon refus de chanter
et de participer aux louanges, et même aux prières.
Mes yeux étaient plein d'eau à la pensée que j'aurais
même voulu éviter le repas du Seigneur.
De retour à ma chambre, honteux,
je me suis courbé devant Dieu. Je l'ai remercié pour
le pasteur, son aide et sa patience. J'ai supplié Dieu de
me pardonner. Mais, le plus important est que je Lui ai promis qu'à
partir de ce jour je saisirais toutes les chances de participer à
la louange de son nom avec les membres du corps de Christ, peu importe
la musique qu'ils choisissent, peu importe la qualité de la musique
ou de leurs chants, peu importe l'ordre dans lequel ils mènent le
service, peu importe s'ils lisent des prières ou s'ils prient spontanément,
s'agenouillent ou restent debout, lèvent les mains ou s'agrippent
à leurs livres de cantiques, partagent leurs louanges et leurs besoins
haut et fort ou s'ils écoutent en silence, s'ils passent un plat
pour la communion ou s'ils mettent un panier à l'arrière.
Et j'ai promis d'arrêter de dire comment nous devrions faire (ou
ne pas faire) les choses à la maison.
Depuis ce jour, je peux affirmer
que je n'ai jamais participé à un culte d'adoration chrétien
que je n'ai pas aimé. C'est toute une bénédiction!
Mais la vraie bénédiction n'est pas surtout mon expérience
d'adoration. C'est plutôt mon nouvel amour pour le Corps de
Christ, un plus grand désir de supporter les autres dans leur travail
pour Dieu et de les aider à porter leurs fardeaux. Je comprends
ce que Dieu veut que son Corps soit, et comment Il veut que j'y participe.
Par Robert D. Smith dans Christian
Reader, Octobre 2001 (traduit par S.J.)
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