Oslo, 10 décembre 1964
Aujourd'hui, dans la nuit du monde
et dans l'espérance de la Bonne Nouvelle, j'affirme avec audace
ma foi en l'avenir de l'humanité.
Je refuse de croire que les circonstances
actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de croire que l'être
humain n'est qu'un fétu de paille ballotté par le courant
de la vie, sans avoir la possibilité d'influencer en quoi que ce
soit le cours des événements.
Je refuse de partager l'avis de
ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de
la nuit sans étoiles, du racisme et de la guerre que l'aurore radieuse
de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité.
Je refuse de faire mienne la prédication
cynique que les peuples descendront l'un après l'autre dans le tourbillon
du militarisme vers l'enfer de la destruction thermonucléaire
Je crois que la vérité
et l'amour sans condition auront le dernier mot effectivement. La vie,
même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort.
Je crois fermement que, même
au milieu des obus qui éclatent et des canons qui tonnent, il reste
l'espoir d'un matin radieux.
J'ose croire qu'un jour tous les
habitants de la terre pourront recevoir trois repas par jour pour la vie
de leur corps, l'éducation et la culture pour la santé de
leur esprit, l'égalité et la liberté pour la vie de
leur coeur.
Je crois également qu'un
jour toute l'humanité reconnaîtra en Dieu la source de son
amour. Je crois que la bonté salvatrice et pacifique deviendra un
jour la loi. Le loup et l'agneau pourront se reposer ensemble, chaque homme
pourra s'asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et personne n'aura plus
raison d'avoir peur.
Je crois fermement que nous l'emporterons.
Amen.
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