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Le purgatoire
 
 Le purgatoire vu par les Grecs

 Le purgatoire vu par les Catholiques

 Le purgatoire vu par les Orthodoxes

 Le purgatoire vu par les Protestants

 Étymologie et définition du purgatoire

 Exégèse des versets sur le purgatoire

 Le jour des morts


 

Rheault, Yvan

Purifier, purger: étymologie

La racine pu-: idée de pureté

sanskrit: putàh: purifié, punâti, il purifie
latin: purus: pur, impurus, impur; purare, purificare, purgare (de pur-igare): purifier

Première constation; purger et purifier sont synonymes.

Ce qui est confirmer par le Dictionnaire Larousse

Purge : action de purger. Médication provoquant l'évacuation du contenu intestinal. Élimination de gaz, de liquides, de résidus indésirables d'un récipient ou d'une enceinte fermée.

Purger: Purifier par l'élimination des matières étrangères. Nettoyer en vidangeant entièrement: purger un radiateur.

et le Petit Robert

Purger: Débarrasser de ce qui altère, gêne. Purger un radiateur, une conduite, en évacuer tout fluide pouvant gêner le fonctionnement.

Maintenant changeons le mot radiateur par coeur.

Débarrasser le coeur de ce qui l'altère et le gêne. Purger un coeur, en évacuer tout péché, faute, pensée, comportement indésirables pouvant gêner son fonctionnement. Le purifier par l'élimination des péchés toxiques, étrangers à la vie en Christ. Nettoyer en vidangeant entièrement le péché, comme Jacques commande de le faire, Ja.4:8-10.

Ja.4:7  Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable, et il fuira loin de vous. 8  Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos coeurs, hommes irrésolus.  9  Sentez votre misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en deuil, et votre joie en tristesse.  10  Humiliez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera.

Sur le plan éternel, aux yeux de Dieu nous sommes déja purs, Jn.15:3 parce que nous avons cru à la Parole de Dieu qui nous enseigne que Jésus nous a purifiés de nos péchés par son sang, Ap.1:5, Hé.1:3.

Sur le plan temporel, il demeure que lorsque nous péchons, nous devons recourir au sang de Jésus, 1Jn.1:9, pour retrouver un coeur pur, Ja.4:8-10, Hé.9:13-14. Le purgatoire purificateur se fait en nous sur la terre. Et ce qui reste à purifier à notre mort ou quand Jésus viendra nous chercher sera purifié "en un instant, en un clin d'oeil", c'est le temps que le "purgatoire" durera après notre séjour sur terre et les Écritures sont absolument muettes à savoir si ça va êtr

Exégèse des versets bibliques utilisés pour justifier le purgatoire.

En ce qui a trait à 1Co.3:15, le contexte montre clairement que c'est l'oeuvre du chrétien qui passe au feu, pas le chrétien!

1Co.3:12  Or, si quelqu'un bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, 13 l'oeuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu'elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'oeuvre de chacun. 14  Si l'oeuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. 15  Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu.

Enfin, dans Mt.12:32, l'autre verset cité pour appuyer la doctrine du purgatoire, Jésus ne dit pas que des péchés seront pardonnés dans le siècle à venir, tout le contraire! Il dit que le péché contre le Saint-Esprit ne sera pas pardonné dans le siècle à venir pas plus que dans le siècle présent. Dans le passage parallèle de Mc.3:29 Jésus dit: quiconque blasphème contre le Saint-Esprit n'obtiendra jamis de pardon: il est coupable d'un péché éternel. Donc l'expression "ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir" est synonyme de "jamais dans toute l'éternité!"

De toute façon, le siècle à venir commence avec le retour de Jésus et déjà nous serons alors changés en un instant et un clin d'oeil quand ce siècle à venir va commencer, donc le purgatoire ne peut s'y trouver.

Nous sommes déjà assis dans les lieux célestes en Christ, Ep.2:5, notre espérance est dans les cieux, pas dans le purgatoire, Col.1:5 et rien ne pourra nous séparer de l'amour de Christ, Ro.8:36-38, pas même le purgatoire pour un temps.

C'est parce que les catholiques associent une peine temporelle au péché actuel qu'ils ont reconnu comme dogme le purgatoire pour les péchés qui n'auraient pas pu être expiés sur la terre par une contrition.

Le concept de la peine temporelle due au péché vient du druidisme pratiqué par les Celtes et introduits par ceux-ci dans les monastères d'Irlande et ensuite dans toute la chrétienté, c'est ce que nous lisons dans le livre de Jean Markale sur le christianisme celtique: "Que deviennent les âmes de ceux qui ne sont point baptisés et que saint Augustin envoyait froidement en enfer? D'autres Celtes répondront, et l'on verra poindre la notion des limbes, puis la notion de purgatoire, en vertu de la fameuse équité absolue de Dieu définie par Pélage. Pélage n'avait pas pensée au Purgatoire: ce sont les Irlandais qui l'imagineront."

Réfutation de la doctrine du purgatoire enseignée par le catholique B.L. Conway

Ro.4:6-8 David exprime le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les oeuvres: Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées et dont les péchés sont couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché.

Les Écritures nous enseignent que non seulement les péchés sont remis, mais ils sont couverts aussi, contrairement à ce que Conway affirme.

1Co.1:30 C'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui par la volonté de Dieu, a été fait pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption.

Encore ici, Paul affirme sans détour que Jésus a été fait justice pour nous, que Christ impute sa propre justice à l'homme encore pécheur, pour reprendre les mots de Conway lui-même.

Par rapport à l'état de l'âme du chrétien à la mort, elle est pure grâce à la parole qui a été crue dès la conversion comme Jésus le dit lui-même dans Jean 15:3 Déjà vous êtes purs à cause de la parole que je vous ai annoncée. Jésus a fait la purification des péchés Hé.1:3.

Hé.9:13  Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, 14  combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!

Ro.7:24-25 Misérable que je suis, qui me délivrera de ce corps mortel? Grâces soient rendues à Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ!... Ro.8:1 Il n'y a donc aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ.

1Th.4:15  Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts.  16  Car le Seigneur lui- même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront  premièrement. 17  Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

1Co.15:51-53 Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'oeil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité et que ce corps mortel revête l'immortalité.

C'est impossible d'insérer un purgatoire dans cette affirmation; la transformation se fait en un instant, en un clin d'oeil, pour ceux qui seront vivants quand retentira la dernière trompette, cela ne laisse pas ni place ni de temps à un passage prolongé dans un purgatoire. À noter que ce passage s'adresse à TOUS, pas seulement aux martyrs ou aux saints canonisés. Et si ceux qui sont changés en un instant et en un clin d'oeil n'ont pas eu à passer par un temps plus ou moins long au purgatoire, il faut en conclure aussi que ceux qui sont morts auparavant n'ont pas eu non plus à y passer, sinon ce serait une grave injustice puisque les vivants au retour de Jésus ne seront certainement pas meilleurs que tous ceux qui auront passé avant eux. Non vraiment, ce qui reste à purifier à notre mort le sera "en un instant, en un clin d'oeil", 1Co.15:52 et nous allons tout de suite se retrouver dans la présence du Seigneur, comme l'apôtre Paul l'affirme dans Ph.1:23 et 2Co.5:8.

Ph.1:23  Je suis pressé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur.

2Co.5:8  nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur.

Donc il n'est d'aucune utilité de payer des messes pour les morts afin d'écourter leur temps au purgatoire; l'idée même est outrageuse, car à l'encontre de la parabole de Lazare et du mauvais riche, c'est le pauvre qui est davantagé par rapport au riche, car il n'a pas les moyens de faire payer des messes pour lui pour raccourcir son séjour dans le purgatoire!
 

Vu par les Grecs

Mais comment se fait-il qu'il y ait eu tant de pères de l'église qui affirment l'existence du purgatoire même si cela va à l'encontre de ce que la Bible enseigne, comme je le démontre dans mes commentaires personnels?

Bien simplement, parce que le purgatoire existait déjà dans l'arrière-plan religieux et philosophique de ces hommes élevés dans la culture grecque. Platon, vers 400 av. J.C., l'un des écrivains philosophes grecs les plus respectés de son temps, était considéré, dangereusement d'ailleurs, comme inspiré par Dieu selon certains pères de l'église. Et bien les écrits de Platon élaborent un système complexe concernant la destinée des âmes après la mort. À cause de certains ressemblances avec le christianisme, c'était très tentant d'incorporer ce système avec ce qui est révélé dans la Bible, et c'est ce que plusieurs pères de l'église ont fait, consciemment ou non, avec les résultats qu'aux fils des siècles cela est devenu un dogme dans l'église catholique et orthodoxe.

La destinée individuelle des âmes selon Platon

Ils vont chez Hadès (étymologie: a id: non vu, invisible, c'est le dieu Pluton chez les Romains), le dieu des enfers (tartare en grec: gouffre, profond abîme) dont parle Homère dans l'Illiade. Les écrivains du Nouveau Testament ont toujours employé le nom grec du dieu des enfers pour traduire le terme hébreu schéol (séjour des morts), sauf dans 2Pi.2:4 où c'est la forme verbale de tartare qui est employé concernant le sort des anges déchus plongé dans les abîmes des ténèbres.

Les écrivains du Nouveau Testament n'avaient aucune gêne à faire de la récupération, en prenant des termes religieux de leur époque et en les employant des dans sens à la fois semblables mais différents, c'est ce que Jean fait à différentes reprises avec logos et kosmos dans le prologue de son évangile par exemple, Jn.1:1-18.

Les Pères de l'Église ont été plus loin en prenant non seulement les termes religieux mais aussi leur sens religieux ce qui était encore bien plus confondant et dangereux.

Selon Platon, après la mort, les âmes étaient conduites par leur génie ou leur démon chez Hadès, le dieu des enfers, pour être jugés.

Ec.1:7 Tous les fleuves vont à la mer et la mer n'est point remplie, ils continuent à aller vers lui où ils se dissipent.

Platon nous décrit ce lieu où vont les fleuves "Le Tartare; dans ce gouffre se déversent ensemble tous les fleuves, comme c'est de là qu'à nouveau ils sortent, cette masse liquide ni trouve ni fond ni base aussi la voit-on osciller et onduler tantôt montant tantôt descendant.

Les 4 grands fleuves du Tartare

1° L'Océan: le plus grand, qui coule le plus extérieurement en cercle, il correspond à la mer Méditerranée.

2° L'Achéron: coule en sens contraire traversant des régions désertiques avant de s'enfoncer sous terre pour se jeter dans le lac Achérousias.

3° Le Pyriphlegethon: sort entre les deux premiers; peu après sa source tombe dans un espace brûlé d'un grand feu; il forme un lac plus grand que la mer Méditerranée tout bouillant d'eau et de boue, il tourne sous la terre pour se jeter dans le Tartare, les éruptions volcaniques sont formées par les courants de lave. 

4° Le Stygien: à l'opposé du troisième, il tombe dans un paysage effrayant et sauvage d'une couleur bleuâtre et se jette dans un lac du nom de Styx, là il acquiert des propriétés redoutables et il entre sous la terre à contre-courant du troisième et coule dans le lac Achérousias par le côté opposé pour ensuite se jeter dans le Tartare.

Différentes classes

1° Ceux qui avaient une sainteté exceptionnelle allaient dans un séjour de pureté. (correspond aux saints canonisés de l'Église catholique)

2° Ceux qui avaient eu une vie dans la moyenne montent dans les barques sur l'Achéron; fleuve qui sort de la mer Méditerranée pour entrer sous la terre et se jeter dans le lac Achérousias où ils se purifient et subissent la peine de leurs fautes et reçoivent les récompenses de leurs bonnes actions, chacun selon son mérite. (correspond à ceux qui ont commis quelques péchés véniels)

3° Ceux qui ont commis des fautes graves mais expiables; violence, meurtre, mais qui s'étaient repentis, sont jetés un an dans le tartare après quoi ils remontent dans le lac Achérousias où ils demandent pardon à ceux qu'ils ont offensé si ceux-ci leur pardonnent, ils sont accueillis et c'est la fin de leurs maux, sinon, ils sont remportés dans le tartare jusqu'à ce qu'on leur pardonne. (correspond à ceux qui ont commis des péchés mortels et qui s'en sont repentis)

4° Ceux qui sont incurables à cause de la gravité et du nombre de leurs fautes sont précipités dans le tartare d'où ils ne sortent jamais. (correspond à ceux qui ont commis des péchés mortels sans se repentir)

Conclusion de la pensée grecque: celui qui a vécu dans les plaisirs des choses passagères sera tourmenté et celui qui a recherché les plaisirs de l'étude philosophique sera prêt pour le départ.
 
 

Vu par les Catholiques

Conway, B.L. en 1938

L'Église catholique a défini l'existence a défini l'existence du purgatoire au concile de Trente, instruite par le Saint-Esprit, a dans les saints conciles et tout récemment dans ce synode oecuménique tiré des Écritures et des anciennes traditions patristiques, l'enseignement de l'existence d'un purgatoire où les âmes détenues sont secourues par les suffrages des fidèles et principalement par l'agréable sacrifice de l'autel.

D'accord avec les Écritures, le même concile enseigne que Dieu ne remet pas toujours toute la peine temporelle due au péché. Les Écritures affirment que rien d'impur ne peut entrer dans le ciel et que souvent les chrétiens meurent avec des péchés véniels ou dont la peine temporelle n'est pas totalement remise doivent expier dans le purgatoire.

Dans l'Ancien Testament, Judas Macchabée dans, 2Macc.12:43-46, envoya à Jérusalem 12000 drachmes pour une sacrifice expiatoire envers des Juifs morts en état de péché. L'écrivain ajoute: "Pensée salutaire et sainte de prier pour les morts afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés."

Notre Seigneur parle de pardon des péchés dans le monde à venir Mt.12:32, ce qui se rapporte au purgatoire selon saint Augustin et saint Grégoire le grand. Lorsqu'il parle des péchés légers qui doivent être consumés, l'âme étant sauvée, mais comme au travers du feu 1Co.3:15, saint Paul pense au purgatoire selon Origène, saint Jérôme, saint Ambroise et saint Augustin.

Tous les pères mentionnent la coutume apostolique de prier pour les morts. Tertullien parle des messes anniversaires. "Un jour par année nous offrons des oblations pour les morts, comme pour leur  anniversaire. La veuve prie pour l'âme de son mari, elle demande pour lui repos et fait célébrer le jour anniversaire de sa mort. Saint Cyprien décréta qu'on offrirait ni oblation ni sacrifice pour un prêtre qui aurait exercé l'office d'exécuteur.

Saint Augustin rapporte les paroles de sa mère : "Dépose ce corps quelque part et que son soin ne vous trouble pas. Je ne vous demande que ceci, que partout où vous serez, vous vous souviendrez de moi à l'autel du Seigneur".

"Alors, écrit saint Cyrille de Jérusalem, nous prions pour les saints pères et évêques qui se sont endormis avant nous et pour tous ceux qui sont morts en communion avec nous, croyant que leurs âmes en faveur desquelles des prières sont offertes, reçoivent un très grand soulagement."

"Ce n'est pas en vain, dit saint Jean Chrysostome, qu'on offre des oblations pour les défunts, ce n'est pas en vain qu'on fait des supplications et des aumônes."

Toutes les anciennes liturgies contiennent des prières pour les morts. La formule IN PACE (en paix) et les morts "puisses-tu avoir la lumière éternelle dans le Christ" et "que Dieu vous soulage" se lisent sur plusieurs tombent chrétiennes dans les trois premiers siècles.

Il est vraiment étrange que les Réformateurs rejettent un tel ensemble de témoignage. La doctrine est si intimement liée avec la doctrine constante de l'évangile que la négation d'un dogme central conduit au rejet de plusieurs autres. La théorie de Luther sur la justification de la foi seulement lui fit nier la distinction entre péché véniel et mortel, la peine temporelle, la nécessité des bonnes oeuvres, l'efficacité des indulgences, l'utilité des prières pour les défunts. Si le péché est, non pas remis, mais couvert, si le nouvel homme de l'évangile est le Christ imputant sa propre justice à l'homme encore pécheur, il est vraiment inutile de prier pour les défunts. Le rejet du purgatoire par Luther aboutit à la doctrine cruelle qu'un grand nombre de chrétiens même pieux, sont damnés ce qui explique dans une certaine mesure que les modernes rejettent la peine éternelle ou l'hypothèse gratuite que Dieu au moment de la mort purifie l'âme par quelque changement soudain magique.

La doctrine catholique est plus sensée. Elle découle logiquement du fait que plusieurs meurent avec des péchés véniels sur la conscience ou avec des peines temporelles dues aux péchés pardonnés.

La foi des catholiques 
Catéchèse fondamentale 

Paul Chenu 

nihil obstat 4  mai 1984 
imprimatur 4 mai 1984 

P.430 Jugement de Dieu 

Nous en donnons pas sur la terre une comédie sans importance que Dieu, dans son immense bonté, tiendrait pour négligeable, nous traitant en petits enfants auxquels on pardonne vite leurs bêtises. P.431 Dans sa liberté, l'homme peut décider de se détourner de Dieu et des autres, pour s'enfermer dans sa solitude: essentiellement c'est cela l'enfer. Souvent les humains ne font pas un choix aussi radical, et vivent en acquiesçant à bien des médiocrités et des compromissions. La doctrine du purgatoire trouve alors sa juste place; il s'agit d'être débarrassé de la cécité résultant d'une négligence trop fréquente aux appels de Dieu, et de s'ouvrir à la lumière du Royaume. Cette mystérieuse expérience nous fait penser à l'épreuve de la purification spirituelle dont témoignent beaucoup de mystiques. L'intercession de l'Église, dite ici communion des saints, est traditionnellement tenue pour importante lors de ce 
mystérieux seuil. 

Par le terme de jugement, l'on peut comprendre cette ultime illumination spirituelle, qui nous fait saisir l'écart plus ou moins vaste entre le quotidiennement vécu et la perception de notre vocation personnelle. Nous serons alors traversés par ce sentiment que nous avons été trop peu ouverts à la vérité tout entière, cf. 2Co.5:10. Mais, dans ce regard même, nous saisirons le sens profond de notre existence, et nous en serons transformés. 

P.580 L'éventualité d'une épreuve purificatrice après la mort, appelée «purgatoire», souligne à sa manière la plénitude de la transcendante du salut en Dieu auquel l'homme est invité. Écartons de ce mot purgatoire toutes les représentations fantaisistes qui en font un lieu de torture, de flammes atroces, d'effrayantes punitions, comme si Dieu y exerçait une dernière vengeance. Le Concile de Trente demande "que la sainte doctrine du purgatoire soit crue par les fidèles» mais il invite la prédication à exclure toutes "les idées douteuses" qui relèvent de "la curiosité ou de la superstition". Cette doctrine du purgatoire, telle qu'elle s'est dégagé dans l'approfondissement catholique de la foi en partant de l'Écriture, n'est pas celle de l'échec mais de la plénitude de la grâce de Dieu, qui transforme l'homme demeuré pécheur jusqu'à sa mort. Le passage par la mort à la vie de la résurrection est nécessairement, pour le pécheur, une purification profonde, qui le détache de tout ce qui reste contraire à Dieu, qui achève tout ce qui reste inaccompli. Cette transformation purifiante est l'effet de la miséricorde de Dieu, naissance dans l'aurore inimaginable de la lumière de Dieu. Elle est le seuil de la pleine communion. P.581 Embrasant l'humanité entière, cette communion métamorphosera aussi toute la création, révélant «un ciel nouveau et une terre nouvelle» Ap.21:1 
 
 
 

McBrien, Richard P., doyen du département de théologie à l'Université de notre-Dame.

Il n'y a à toutes fins pratiques aucune base biblique pour la doctrine du purgatoire. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait aucune base du tout pour la doctrine, mais seulement qu'il n'y a pas de base claire la concernant.

Histoire de la doctrine

Dans la période patristique, Justin et Tertullien ont partagé cette perspective de Luc et enseigné que les morts attendaient dans la "tombe" la consommation. Origène soutenait que tous seraient sauvés mais pas avant avoir passé par une purification particulière pour chacun. La purification se produit, cependant, au moment du jugement et non pas pendant un état intermédiaire entre le jugement particulier et le passage final dans la présence de Dieu. La croyance dans le salut universel (apokatastasis) a été condamnée par le concile provincial de Constantinople en 543, un jugement approuvé par tous les patriarches d'Orient et confirmé par le pape Vigile, mort en 555.

Augustin a souligné que tous les justes, pas seulement les martyrs entrent immédiatement au ciel. Mais graduellement le feu du jugement énoncé dans 1Co.3:12-15 devient après Augustin le feu du purgatoire et apparaît comme une sphère intermédiaire après la mort. Le fait même de ne pas être encore totalement avec Dieu constitue une punition, selon le pape Grégoire le Grand.

Grégoire le Grand

En ce qui concerne des fautes moins graves, nous devons croire que, avant le jugement final, il y a un feu purificateur. Celui qui est vérité dit que quiconque blasphème contre le Saint-Esprit ne sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir. Mt.12:32. Nous comprenons par cette affirmation que certaines offenses peuvent être pardonnées dans ce siècle, mais certaines autres dans le siècle à venir.

Chrysostome, Jean 

Aidons les décédés et commémorons les. Si les enfants de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père, Job 1:5 pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts puissent leur apporter une quelconque consolation? N'hésitons pas à aider ceux qui sont morts et à offrir nos prières pour eux.

Rheault, Yvan

À noter que c'est pendant qu'ils étaient vivants que Job offrait des sacrifices pour ses enfants, pas après leur mort.

McBrien, Richard P.

Réflexions théologiques

Le purgatoire est le mieux compris comme un processus par lequel nous sommes purgés de notre égoïsme résiduel afin que nous puissions réellement devenir un avec Dieu qui est totalement orienté vers les autres, c'est-à-dire, le Dieu qui se donne lui-même aux autres. Le genre de souffrance associé au purgatoire, par conséquent, n'est pas une souffrance qui nous est infligée de l'extérieur comme punition pour le péché, mais la douleur intrinsèque que nous ressentons tous quand nous sommes demandés d'abandonner notre ego centré sur soi afin que le soi aimant centré sur Dieu puisse prendre sa place. C'est la part de ce processus par lequel nous sommes appelés à mourir et ressuscité avec Christ.

Hamel, Jean, directeur général de la Corporation Compuform

Le jour des morts, qui est commémoré le 2 novembre, nous rappelle les fidèles décédés qui, croit-on, sont demeurés au purgatoire dans l'attente d'être purifiés avant de pouvoir se présenter devant Dieu. Cette pratique est fondée sur la doctrine catholique qui affirme que toutes les âmes qui quittent le corps des personnes décédées ne sont pas entièrement pures et que pour cette raison elles doivent demeurer quelque temps dans le purgatoire afin de faire disparaître tous les péchés accumulés lors de leur existence terrestre, condition indispensable pour atteindre le paradis. Dans leur quête, ils sont soutenus par les vivants qui ont la possibilité, grâce à des prières, à des aumônes et par l'offrande de messes, d'abréger la durée du séjour des âmes dans le purgatoire.

Le purgatoire, où sont les élus qui ne jouissent pas encore de la vue de Dieu, se conçoit plus comme un état plutôt que comme un lieu. Le chrétien qui quitte la terre «est chargé de trop de misère morale pour pouvoir vivre de la lumière de Dieu». Il est donc soumis à la violence de la purification. Dans cet état de souffrance, il est, dit-on, soutenu par l'espérance et par la joie de faire à chaque instant, un pas de plus vers Dieu.

Au cours de cette journée une célébration en l'honneur des morts est organisée dans les églises. Cette messe est dite de requiem, mot latin qui signifie repos. Dans la prière d'introduction on retrouve également ce mot; «Assurez-leur, Seigneur, le repos éternel...». Le jour des morts n'est cependant pas un jour férié, comme le jour de la Toussaint, mais beaucoup de croyants assistent aux messes offertes en l'honneur des morts et reçoivent les indulgences qui permettront aux âmes de gagner plus rapidement le royaume de Dieu. Des visites dans les cimetières sont organisées. À cette occasion les visiteurs font des prières et déposent des fleurs sur les tombes des défunts. Jadis, des individus, vêtus de noir, déambulaient dans les rues en faisant sonner des clochettes à chaque intersection. Ils invitaient alors les habitants de se souvenir des âmes du purgatoire et à prier pour leur libération. Cette coutume est encore populaire dans certaines parties de l'Italie.

De nombreuses civilisations ont pratiqué la coutume de réserver une journée du calendrier (ou une période) pour des prières afin d'intercéder auprès de Dieu (ou autres divinités) en faveur des trépassés. L'église catholique a, quant à elle, toujours prié ses morts ne faisant que continuer un usage de l'ancienne loi hébraïque. Nous lisons dans un passage du livre des Macchabées (12:43-46) que Judas Macchabée, après une sanglante bataille envoya douze mille drachmes à Jérusalem, afin qu'on offrit des sacrifices pour le soulagement de ceux qui étaient tombés dans le combat.

On a prié les morts dès les débuts de la christianité; leurs noms étaient inscrits sur des tablettes qui contenaient la liste de toutes les personnes décédées. En occident, à partir du VI ième siècle, les monastères de l'ordre de Bénédictins tenaient une journée en mémoire des défunts, membres de leur ordre. Cette journée pouvait varier d'une année à l'autre. 

Au IX ième siècle, l'évêque de Metz, Amallaire (770-850), qui traitait des divins offices plaçait celui des morts après celui des saints, en considérant que ceux qui après leur mort n'étaient pas encore rangés au nombre des saints et avaient besoins de prières se trouvaient à un rang intermédiaire entre le ciel et la terre.

L'institutionnalisation de la fête des morts est l'oeuvre d'un moine français nommé Odilon de Cluny, qui décréta que le 2 novembre on célébrerait dans les monastères clunisiens la commémoration de tous les morts (en 998). Ses biographes Josaldas et Pierre Damien racontent qu'un pèlerin aquitain qui revenait de Jérusalem avait rencontré un ermite qui lui avait confié «qu'il avait entendu les âmes des pécheurs lui assurer que la miséricorde de Dieu permet aux âmes des condamnés d'être délivrées de leurs peines par les prières des moines et les aumônes des pauvres. Dans leur plainte, ajoutait-il, ils s'adressent à la communauté de Cluny et à son abbé». 

Saint-Odilon rédigea alors un décret et la célébration du jour des morts devint une coutume qui se répandit dans tous les monastères clunisiens. Mais la coutume clunisienne ne se généralisa qu'aux XIII ième et XIV ième siècles. Jusqu'à la réforme du bréviaire romain de Pie X (1903-1914) l'office des morts était célébré en même temps que l'office de la Toussaint. Depuis 1913, ce jour a été pourvu d'une messe distincte qui commençait le lendemain de la Toussaint vers 15 heures. 

Vu par les Orthodoxes

McBrien, Richard P.

La théologie d'Occident du Moyen Age a souligné le caractère pénal et expiatoire du purgatoire. Le christianisme d'Orient, cependant, a rejeté cette approche hautement juridique et a souligné la nature plus mystique du purgatoire, comme étant un processus de maturation et de croissance spirituelle. Les Orientaux ont aussi nié que la vision béatifiée était disponible à tous, incluant le juste, avant la résurrection générale et le jugement dernier. La doctrine traditionnelle est énoncée par le second concile de Lyons, en 1274, Benoît XII, Benedictus Deus, en 1336 et surtout le décret pour les Grecs au concile de Florence, en 1439, qui a essayé d'obtenir un équilibre soigné entre le concept Occidental de la satisfaction et l'expiation et l'emphase Orientale sur la purification. Par considération pour les Orientaux, le concile a omis délibérément toute référence au feu (que les Orientaux considéraient comme un écho de la notion d'Origène que tous seraient sauvés par un feu purificateur) et ont évité tout langage qui pourrait conduire à évoquer le purgatoire comme étant un endroit.

Vu par les Protestants

Marsault, F.

Aucun des Pères et des docteurs de l'Église des premiers siècles n'a cru à l'existence de ce lieu de purification, où l'âme, dit-on, doit passer un temps plus ou moins long avant d'entrer au ciel. Pour eux, comme pour les apôtres et tous les chrétiens primitifs, il n'y a qu'un moyen unique de purification, c'est le sacrifice même du Christ, qui, par sa mort «ôte le péché du monde» Jn.1:29 et dont le sang «nous purifie de tout péché» 1Jn.1:7. P.54 Le purgatoire était encore inconnu au Vème siècle, comme le montrent ces paroles de saint Augustin lui-même: «Lorsque l'âme est séparée du corps, elle est à l'instant placée en paradis à cause de ses bonnes oeuvres ou précipitée en enfer pour ses péchés» - De la vanité du siècle, chapitre 1. «Il n'existe point de lieu mitoyen, dit-il encore, celui qui n'habite point  avec Jésus-Christ, ne peut être ailleurs qu'avec le diable» - Livre du mérite des péchés et de leur pardon, chapitre 28. Justin Martyr déclare que «les âmes des bons sont dans un lieu agréable » en attendant la résurrection.

C'est dans l'intervalle qui s'écoula entre l'époque où vivait saint Augustin et la fin du VIème siècle - de 430 à 600 - que l'idée que les âmes des justes peuvent souffrir après cette vie commença à prendre racine. Quant à saint Augustin lui-même il est à cet égard dans l'incertitude la plus complète. «On peut, dit-il, mettre la chose en question pour savoir si elle est vraie» - Cité de Dieu, 21, 26. Peu à peu, cependant, l'idée a fait son chemin.

On peut dire en toute vérité que le nouveau Testament tout entier n'est qu'une longue condamnation de la doctrine du purgatoire. Si quelqu'un avait besoin d'être purifié, c'est bien le brigand sur la croix. Or Jésus lui dit: «En vérité je te le dis, dès aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis» Lu.23:43. S'il y avait un purgatoire, Jésus aurait-il dit à ses disciples qu'il reviendrait les prendre avec lui? Jn.14:3 Aurait-il enseigné, dans la parabole du mauvais riche et de Lazare, que ce dernier en mourant fut porté par les anges dans le sein d'Abraham, c'est-à-dire le paradis? Jean, de son côté, aurait-il pu écrire: «Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur; dès maintenant - oui dit l'Esprit - qu'ils se reposent de leurs fatigues car les oeuvres les accompagnent» Ap.14:13.
 

Hodge, A.A.

En rapport au purgatoire le concile de Trente a réglé seulement 2 points, 1° qu'il y a un purgatoire, 2° que les âmes qui s'y trouvent peuvent bénéficier des prières et de la messe de l'église sur la terre.

Il est généralement soutenu, cependant, que les douleurs soient positives et négatives. Que les instruments de ses souffrances est le feu matériel. Que ces souffrances sont atroces et indéfinies en longueur. Que la satisfaction peut être rendue dans ce monde bien plus facilement. Que si leurs âmes ne peuvent encourir aucune culpabilité ni aucun mérite, elles peuvent seules donner satisfaction pour les péchés par la souffrance passive.

C'est une doctrine païenne dérivée des Égyptiens par l'intermédiaire des Grecs et des Romains, et couramment reçue à travers l'empire romain, voir l'Énéide de Virgile, chapitre 6, 739,43.

Ses effets pratiques ont toujours été, 1° la soumission abjecte du peuple à la prêtrise 2° la démoralisation profonde du peuple. L'Église s'est établie elle-même dépositaire et dispensatrice des mérites surabondants du Christ et des mérites surérogatoires de ses saints éminents. Sur ce fondement, elle dispense des douleurs du purgatoire pour ceux qui payent pour les péchés passés, ou vend des indulgences pour ceux qui payent pour la libération des péchés à venir. Ainsi le peuple pèche et paie, et le prêtre fait de l'argent et remet la pénalité. 

Morin, André-Paul

Le purgatoire et les indulgences

Quoique l'ingénieuse invention du purgatoire remonte au début du IIIème siècle, il était réservé au pape Grégoire le Grand à la fin du VIème siècle, de poser le premier fondement d'un purgatoire officiel.

Selon le dictionnaire, c'est un lieu ou un état de supplice dans lequel les âmes des justes incomplètement purifiées achèvent de purger leurs fautes. Quoique la plupart des gens en doutent ou s'en moquent, son invention a rapporté et rapporte encore à l'église des milliers de dollars chaque jour. C'est une doctrine scandaleuse qui sort directement de l'enfer, car une telle affirmation est antibiblique et nie que le sacrifice de la croix serait entièrement suffisant comme nous le dit la Parole de Dieu, Ep.5:25, 1Jn.1:7, Ro.5:1, Es.1:18, Ro.8:1.

Il n'y a qu'un seule moyen donné pour la purification de nos péchés, ce n'est pas le feu mais le sang de Jésus-Christ. Il n'y a pas un seul mot dans la Bible qui dit qu'on doit se purifier dans le feu après la mort.

Poussés par la peur de brûler, les gens acceptèrent tout ce que l'église leur proposa. La doctrine des indulgences fut alors développée à l'extrême. La base de cette doctrine était qu'il y avait au ciel un énorme compte de crédit accessible aux hommes et qu'on pouvait remplir par des bonnes oeuvres. Naturellement la première grande somme à être déposée dans ce compte céleste fut l'oeuvre du Seigneur Jésus-Christ. Comme il n'avait commis aucun mal, il n'avait pas besoin, disait-on, d'aucune de ses bonnes oeuvres pour lui-même, on pouvait donc en profiter. En plus de cela, toutes les bonnes oeuvres accomplies par les apôtres et par tous les gens de bien qui pouvaient en avoir fait en surplus étaient accessibles et avaient été déposées dans ce compte de crédit. Et toute cette somme était à la disposition de l'Église romaine. Celle-ci avait la permission d'employer ce compte, selon les besoins. Des personnes pourraient y faire des achats personnels, ou en faire bénéficier leurs amis, même ceux qui étaient morts. Car même les "saints" devaient passer par le purgatoire et y rester jusqu'à ce qu'ils soient rendus "purs" par le feu. Tous devaient y passer, à moins qu'ils puissent obtenir de l'aide par le moyen du compte de crédit; mais il fallait que ce soit fait par des prières, des bonnes oeuvres, ou les paiements de messes et d'indulgences des vivants.

Désormais une seule chose comptait: d'accumuler des indulgences et de se faire payer des messes afin d'abréger le plus possible son séjour dans l'étang de feu. 

Les péchés véniels non confessés devaient être purgés et il y avait une peine due à tout péché mortel, même une fois pardonné, qu'il fallait effacer en gagnant ou en payant pour des indulgences. Dans bien des cas on ne s'arrêtait pas là. On se préoccupait des âmes des parents défunts, d'amis ou d'inconnus qui n'avaient pas été assez soucieux de se gagner une place dans le ciel ou de celles qui pouvaient avoir été oubliées dans les tourments du purgatoire. Alors il fallait se cotiser pour ne pas dire s'appauvrir afin s'être bien sûr que leurs âmes reposent en paix. On s'est servi des indulgences pour motiver les catholiques à partir en croisade afin de libérer la terre sainte et pire encore. Lorsqu'on eut besoin d'argent on fabriquait des indulgences plénières pour ceux qui voulaient souscrire. C'est principalement de cela que Martin Luther fut indigné.

En 1517, Tetzel, un moine dominicain, vint dans la région de Luther prêcher avec beaucoup de désinvolture la vente des indulgences. Le produit de cette vente devait servir en partie à la construction de la cathédrale de Saint-Pierre de Rome. Scandalisé, Luther alla afficher, le 31 octobre 1517 au soir, 95 thèses à la porte de l'église du Château de Wittenberg, où de grandes foules allaient se réunir le lendemain. Il fallait revenir à la Bible. Tous les gens qui s'ouvrirent les yeux virent avec indignation qu'on avait abusé d'eux et qu'on s'était servi des valeurs spirituelles pour en faire un trafic d'argent. Ceux-ci devinrent protestants non sans raison car l'Église, bien loin d'avouer ses erreurs sur le purgatoire et ses indulgences, les réaffirma en dogme par le Concile de Trente. Ce fut encore la cause de plus violentes protestations jusqu'à ce qu'on en arrive à des guerres religieuses.

Deaton, S.F.

Il n'y a pas de purgatoire. Nulle part la Bible fait mention d'une doctrine disant que les gens quittent ce monde pour aller dans le purgatoire afin de se purifier eux-mêmes avant d'aller au ciel. Plutôt, la Bible enseigne qu'après notre mort, nous irons soit au paradis soit en enfer, et ne pouvons jamais passer d'un endroit à l'autre, nous y attendrons le jugement final, Lu.16:19-31.
 
 

Les indulgences

La repentance

 
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