Méditation de Charles Spurgeon
Ta Parole est la vérité Jn.17:17


  

  
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Psaume 22:1)

Nous voyons ici le Sauveur dans la profondeur de ses afflictions. Nulle part ailleurs il n'est de démonstration de souffrances comme au calvaire, et à aucun autre moment, au calvaire, son agonie n'est autant à son comble que lorsqu'il s'écrira:Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? A ce moment précis, à la faiblesse physique s'ajoutait une torture morale aiguë provenant de la honte et de l'ignominie à travers lesquelles il avait à passer. Il a souffert une agonie spirituelle surpassant toute expression, résultant du départ de la présence de Son Père. Ceci était le minuit des ténèbres de l'horreur; c'était là qu'il descendit dans l'abîme de la souffrance. Aucun homme ne peut prétendre entrer dans la pleine signification de ces mots. Certains parmi nous pensent quelquefois qu'ils pourraient crier: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Il est des temps où tout nous y pousse, quand l'éclat du sourire du Père est éclipsé par quelques nuages ou un moment de ténèbres par exemple; mais souvenons-nous que jamais Dieu ne nous a abandonné réellement. C'est seulement une certaine apparence des choses. Mais dans le cas de Christ c'était un réel abandon. Nous souffrons d'un retrait momentané, de courte durée, de l'Amour de notre Père; mais ce réel éloignement de la face de Dieu de Son fils, qui mesurera quelle en fut la profondeur et l'agonie que cela lui causa?

Dans notre cas, notre cri est souvent fondé sur l'incrédulité; dans son cas c'était l'expression d'un fait épouvantable, car Dieu s'était réellement détourné de lui pour un temps. O toi pauvre âme en détresse, qui jadis vivait dans la présence du soleil brillant de la Face de Dieu, et qui es maintenant dans les ténèbres, souviens-toi qu'il ne t'a pas abandonné réellement. Dieu est autant notre Dieu dans les nuages que lorsqu'il est dans tout l'éclat de Sa Grâce; mais puisque même la pensée qu'il nous a abandonné nous conduit à l'agonie, quel doit être le malheur que le Sauveur éprouva lorsqu'il s'exclama:Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?